L’hôpital des 15-20 a mis en place la 1ère unité dédiée à la douleur oculaire (UDO)

Des douleurs fréquentes en ophtalmologie, des causes multiples

On estime qu’entre 15 à 20% des personnes de plus de 65 ans présentent une sécheresse oculaire causant des douleurs. Des pathologies de la cornée ou certaines allergies peuvent également entraîner des douleurs chroniques. Au-delà de la souffrance, près de 60% des patients sont gênés dans leurs activités quotidiennes, altérant leur qualité de vie. Parallèlement, 80% de ces patients douloureux estiment qu’elle n’est pas suffisamment prise en considération.

Les douleurs chroniques oculaires sont parmi les plus invalidantes et les plus difficiles à traiter, car la cause peut être multiple et la technicité des soins peut être complexe. L’hôpital des 15-20, en tant que Centre national, a souhaité impulser une nouvelle dynamique en créant une unité pluridisciplinaire dédiée à la gestion de la douleur, considérée comme une préoccupation majeure et une priorité de santé publique par les équipes, convaincues de la nécessité d’une prise en charge globale des patients.

Une unité dédiée à la prise en charge de la douleur ophtalmologique

L’hôpital des 15-20 est à l’initiative d’un programme de recherche clinique et fondamentale reconnu, et de la mise en place d’une unité de consultation dédiée à la douleur chronique, 1ère et unique de ce type en France. Une équipe pluridisciplinaire a été constituée, composée de médecins (ophtalmologistes, anesthésistes réanimateurs et radiologues), de personnel paramédical, de pharmaciens, de psychologues et d’infirmiers-anesthésistes diplômés en relaxation et hypnose.

L’objectif est de soulager le patient, qu’il parvienne à vivre avec la douleur – atténuée – ou qu’il réussisse à s’en détacher, à l’aide de solutions thérapeutiques (pharmacologie, psychologie, séances d’hypnose et de relaxation…).

L’équipe recherche la cause de la douleur : examen à la lampe à fente, test de sensibilité à l’aide d’un esthésiomètre et/ou d’un test à la fluorescéine, examen de Schirmer pour mesurer la quantité/qualité des films lacrymaux, microscope confocal pour observer les nerfs cornéens, etc. L’examen clinique peut être complété par des explorations scientifiques (imagerie ou recherche de biomarqueur) et par des analyses de biologie (détection d’une inflammation, infection ou allergie).

Des traitements existent

Parmi les techniques utilisées les plus innovantes : la stimulation magnétique transcrânienne (TMS) qui délivre un champ magnétique intense pour stimuler ou inhiber le fonctionnement des cellules nerveuses au sein du cortex cérébral.

Actuellement, une soixantaine de personnes sont suivies régulièrement, provenant de France et de l’étranger. La consultation douleur chronique est ouverte une journée par semaine (le mardi) et accueille sur rendez-vous après adressage par les ophtalmologistes. D’autres plages de consultation vont être ouvertes une 2ème journée (le lundi) pour répondre aux demandes croissantes.

Des perspectives encourageantes en matière de recherche

Les recherches fondamentales effectuées à l’Institut de la Vision portent sur les mécanismes de la douleur et notamment le rôle des récepteurs des nerfs cornéens. Parmi eux, certains conduisent la douleur, d’autres interviennent dans la sensibilité au froid et sont anormalement stimulés en cas de sécheresse oculaire, produisant à la fois douleur et inflammation. Leur modulation fait l’objet de travaux sur la possibilité de les moduler sélectivement. Des travaux sur le rôle de ces récepteurs dans les douleurs périphériques ont été récompensés par l’attribution du dernier prix Nobel de Médecine en octobre 2021.

L’équipe étudie également les liens entre douleurs oculaires et douleurs neuropathiques. Au sein d’une cohorte, des anomalies cérébrales ont été mises en évidence : l’établissement envisage de les analyser auprès d’une population plus vaste, pour identifier les régions du cerveau à l’origine de ces douleurs. Ces régions pourraient être ciblées par la TMS, l’imagerie fonctionnelle et demain l’intelligence artificielle (IA) – notamment le machine learning – pour que l’algorithme identifie précisément les régions du cerveau à cibler et adapter les thérapeutiques.

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